Sur LinkedIn, ne comptez pas trop sur vos collègues ni sur vos amis proches pour vous aider à trouver le bon job

Posté le 08/11/2022 dans Généralités Réseau, Recherche d'emploi

Sur LinkedIn, ne comptez pas trop sur vos collègues ni sur vos amis proches pour vous aider à trouver le bon job

Le cadre en recherche d’emploi qui se lance pour la première fois dans une démarche Réseau commet souvent une grossière erreur : celle de croire que ses amis et collègues proches vont efficacement l’aider dans sa quête du bon job.
C’est faux. C’est du pipeau.
Explications.

La force des liens faibles

En 1973, Mark Granovetter, alors chercheur en sociologie à Harvard publie un article resté célèbre dans lequel il détaille les résultats de ses recherches menées auprès de cadres chercheurs d’emploi de la région de Boston. Mark découvre alors une loi fondamentale du marché de l’emploi : « La force des liens faibles ». Il constate en effet que les nombreux cadres qui décrochent un emploi grâce au Réseau, trouve ce dernier non pas grâce à leurs proches (les liens forts) mais via des relations lointaines ou nouvelles (les liens faibles). Il édicte alors sa théorie connue sous le nom de la « force des liens faibles » (Strength of weak ties).

Cette théorie je l’ai reprise dans mon livre « Trouver le bon job grâce au Réseau » que j’ai publié en 2005 et qui au fil des éditions a été vendu à 50 000 exemplaires. Dans mon métier de l’outplacement, je mesure depuis 19 ans avec mes clients en repositionnement professionnel sa pertinence.

La nouveauté en la matière est que LinkedIn a mené, ces cinq dernières années, une étude pour valider, cinquante ans plus tard cette théorie. Pour cela, la filiale de Microsoft a analysé deux milliards de connexions opérées sur sa plateforme.

La méthode

Pour réaliser son étude, LinkedIn a sélectionné un échantillon aléatoire de ses membres. Puis, les responsables de la recherche ont, pour chaque personne étudiée, séparé ses connexions en deux catégories : d’un côté : les liens forts – composés des amis, familles ou proches avec de fréquentes interactions ; et de l’autre côté : les liens faibles, formés par les connaissances perçues comme lointaines.

Les chercheurs de LinkedIn ont utilisé l’algorithme de recommandation de la rubrique « personnes que vous pourriez connaître ». Ils ont ainsi proposé à certains utilisateurs de se connecter avec des liens faibles, et à d’autres utilisateurs de se connecter avec des individus avec qui ils entretenaient des liens forts. Et ils ont mouliné le tout pour mesurer l’impact sur la recherche d’emploi des uns et des autres.

Les résultats

Résultat des courses : en cinq ans, 600 000 emplois ont été pourvus via LinkedIn.
Les chercheurs constatent que, dans les résultats obtenus, les liens faibles multiplient par deux la chance de trouver un job.

L’étude révèle également que les meilleurs liens faibles sont ceux avec qui l’on partage une dizaine de contacts communs et avec lesquels on échange très rarement.

L’étude a donc corroboré ce que Granovetter avait constaté dans sa recherche menée il y a cinquante ans, à savoir que ce ne sont pas les liens forts qui sont à l’origine de la grande majorité des emplois décrochés grâce au Networking.
Conséquence sur votre stratégie de recherche d’emploi : ce ne sont pas vos collègues proches et vos managers directs qui vous aideront le plus dans votre quête d’un nouveau poste. Ce sont clairement les simples connaissances et relations de relations qui ont le plus de chances de vous mettre sur le chemin de votre prochain bon job.

Big brother is watching you

Il est à noter – et ce n’est pas neutre – que la publication de cette étude a suscité une importante polémique. En effet, vous et moi, utilisateurs de LinkedIn, nous n’étions pas au courant que nous étions étudiés, scrutés, analysés, décortiqués et décryptés par big brother. Face à cette légitime colère, LinkedIn se défend évidemment en nous expliquant que cette étude va permettre d’améliorer son algorithme. Et donc d’aider tout membre de LinkedIn à optimiser ses chances de dégoter un super job.

Soit. De toutes les façons , nous sommes mis devant le fait accompli et nous avons sans doute tous donner notre accord « à l’insu de notre plein gré » en acceptant les conditions d’utilisation de cette plateforme de Networking social professionnel.

Et puis, soyons clair : si vous voulez sortir des radars et vivre tranquille sans risque d’être espionné par les américains, les chinois et d’autres, il est toujours possible de fermer vos comptes LinkedIn, Facebook, Instagram, Twitter, Tiktok, Pinterest, YouTube, Google and Co…

En définitive

Les résultats de l’étude menée par LinkedIn confirment la force et la nécessité du Réseau dans toute recherche d’emploi. Pour avoir les meilleures chances de trouver un nouveau job, activez vos liens faibles et ne misez surtout pas sur vos liens forts. De même, pensez à développer, diversifier et entretenir votre réseau professionnel pour augmenter les opportunités de détecter et de capter un nouvel emploi sur LinkedIn.

Et surtout n’oubliez pas que le Networking le plus efficace se réalise en rencontrant les personnes sollicitées en face à face – ou en distanciel si on n’a pas d’autres choix – et que LinkedIn n’est qu’un accélérateur et un facilitateur du Réseauting.

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