Aujourd’hui “ cultiver son réseau ” est devenu indispensable pour trouver un emploi, faire progresser sa carrière et développer son business. Dans cette perspective, que valent les nouveaux modes de réseautage professionnel introduits par LinkedIn, Viadeo, Twitter, etc. face aux anciens réseaux de type alumni des grandes écoles, alumni d’entreprises, clubs sportifs, Rotary, Lions Club, etc. ?
La vieille garde est-elle dépassée ?
La nouvelle vague va-t-elle tsunamiser le bon vieux réseautage à l’ancienne ?
Dans l’ancien temps, c’est-à-dire il y a une dizaine d’années, un réseau professionnel se développait avec patience et persévérance. Une majorité de personnes considérait que le Networking était l’apanage d’une caste de cadres confirmés, ambitieux et privilégiés. Tout le monde reconnaissait déjà son importance pour évoluer avec succès dans le milieu professionnel. Les associations des anciens de grandes écoles (ESSEC, X, INSEAD, HEC, ARTS & METIERS, ESCP, MINES, CENTRALE, SCIENCES PO, etc.) et tous les clubs recensés dans « Le guide du Networking » d’Alain Marty constituaient des cercles à qui l’on prêtait beaucoup de pouvoirs et d’influence d’autant plus qu’ils n’étaient pas accessibles au plus grand nombre.
Puis la révolution des réseaux sociaux professionnels s’est produite. LinkedIn a vu le jour en 2003 et Viaduc en 2004. Fin 2004, j’ai donné avec Dominique Cuppens la première conférence sur Viaduc et LinkedIn en France, au sein de l’association de l’école des Mines ! Nous prêchions à cette époque dans une sorte de vide sidéral. Certaines associations ne voulaient même pas entendre parler de ces nouveaux outils qu’elles assimilaient à des astéroïdes dangereux pour l’Humanité. Et mes amis recruteurs se moquaient de mon enthousiasme de gros naïf quand j’évoquais avec eux le potentiel de ces nouveaux outils.
Ce n’est qu’en 2007 – 2008 que LinkedIn et Viadeo ont vraiment pris leur essor en France. Ces nouvelles plateformes – et essentiellement l’ogre LinkedIn – ont révolutionné le Réseautage en le rendant accessible à tous. D’une certaine manière, elles ont démocratisé le Networking. Elles l’ont également facilité, fluidifié et accéléré.
Les annuaires, clés de voute des associations, sont devenus accessoires, le Who’s Who a perdu son leadership. On a tous acquis le réflexe de se précipiter sur son smartphone lorsque l’on entend parler d’un inconnu pour savoir de qui il s’agit. Et l’on tombe immanquablement sur le profil de la personne sur LinkedIn.
Il faut l’admettre : les réseaux traditionnels ne sont plus suffisants pour ouvrir à eux seuls de nouvelles opportunités. Dans le système de recrutement actuel, avoir un profil sur les réseaux sociaux est indispensable. Ne pas y figurer est devenu louche, étrange, bizarre et suscite une légitime suspicion.
Mais, attention, anciens et nouveaux réseaux ne sont pas comparables. Contrairement aux réseaux sociaux, les anciens réseaux possèdent leurs valeurs propres et sont plus fortement ancrés dans la réalité. Ces réseaux se différencient des nouveaux venus par les histoires et des relations qui lient leurs membres entre eux.
Cette relation humaine n’existe pas dans les nouveaux réseaux tels que LinkedIn, Viadeo et Twitter.
On constate également que les anciens réseaux se sont adaptés en intégrant le digital, jusqu’à créer des applications, des pages Facebook et des groupes LinkedIn. La possibilité de créer des groupes privés sur ces réseaux sociaux leur permet en effet de fédérer encore plus largement les membres.
Mais comme l’a dit un auteur célèbre d’un livre mythique : « Une poignée de clics ne remplacera jamais une poignée de main. » Le réseautage traditionnel a clairement encore de belles années devant lui dans la mesure où, en France, la confiance se construit essentiellement sur la rencontre physique. Le Networking a la chance aujourd’hui d’avoir été démocratisé, facilité et accéléré par la puissance des réseaux sociaux sur Internet. Le Top Réseauteur du XXIe siècle est donc celui qui sait parfaitement concilier les méthodes traditionnelles du Réseau avec la puissance des nouveaux outils comme LinkedIn ; et qui saura, en plus, s’adapter en permanence aux prochaines innovations attendues dans cet écosystème du Networking.