Le Réseauting constitue une démarche redoutablement efficace d’aide et de solidarité orientée résultat. Il s’emploie dans le cadre d’une recherche d’emploi, en gestion dynamique de carrière et en développement de business.
Dans cette pratique du Networking, on trouve d’un côté le solliciteur et de l’autre côté le sollicité.
Si le rôle et les bonnes pratiques du solliciteur ont été amplement expliquées et détaillées dans mes livres et mes articles sur le sujet, l’attitude et le comportement de la personne – le sollicité – à qui l’on demande de l’aide mérite d’être analysés.
Dans les chaussures de la personne sollicitée
Soyons clair et direct : lorsque vous contactez une personne que vous ne connaissez pas de la part d’une relation commune, vous l’embêtez. Pour la simple raison que cette dernière se sent obligée de vous accorder un rendez-vous et qu’il faut qu’elle vous case dans son agenda surchargé.
En revanche, lors de l’entretien en présentiel – voire en distanciel – qui suit quelques jours ou quelques semaines plus tard, votre interlocuteur va changer d’état d’esprit. En effet, s’il est dans de bonnes dispositions et que vous faites parfaitement votre job de réseauteur, il va s’intéresser à vous et entrer dans votre bac à sable pour faire les pâtés avec vous. II va éprouver le plaisir de se sentir utile et de rendre service. Comme l’a dit justement Benjamin Franklin : « Si tu veux te faire un ami, laisse quelqu’un te rendre un service ». De plus, votre interlocuteur aura la satisfaction de parler de son métier, de son secteur, voire de sa société. Avec un peu de chance, il sera sur un petit nuage et vous passerez à ses yeux du statut de parfait inconnu à celui d’une relation professionnelle intéressante qui mérite qu’on lui donne un coup de main. C’est ce que j’appelle « la magie du Réseauting ».
Cet effet magique rend possible l’impossible car la personne qui vous reçoit peut, pendant l’entretien ou à sa fin, vous proposer un job ou vous mettre sur une piste de CDI. Et si ce n’est pas le cas, il sera disposé à vous ouvrir son carnet d’adresses pour peu que, bien entendu, vous le lui demandiez.
Qu’est-ce que doit faire le bon réseauteur sollicité par un inconnu ?
Mettez-vous maintenant dans les bottes du sollicité. Une personne du Réseau demande à vous rencontrer. Vous devez lui accorder un rendez-vous à condition que ce solliciteur :
- bénéficie d’une bonne recommandation, c’est-à-dire qu’il prend contact avec vous de la part d’un membre de votre réseau en qui vous avez confiance ;
- vous fasse une demande recevable à laquelle il vous est a priori aisé de répondre ;
- adopte une attitude courtoise et professionnelle.
Ensuite, il s’agit de répondre à la demande qui vous est faite. Si on vous demande des conseils, vous les donnerez. S’il s’agit de la vision que vous avez de l’avenir de votre secteur, vous la donnerez également. L’objectif est d’aider les personnes qui vous sollicitent. Il s’agit également de les dynamiser et de leur donner de l’énergie par une attitude bienveillante et des propos encourageants.
Enfin, si la personne que vous recevez le mérite, ouvrez-lui votre réseau pour l’aider à poursuivre sa démarche de mise en visibilité dans l’écosystème défini par son objectif et ses cibles.
Le sollicité et son image dans le Réseau
C’est lorsque l’on passe de la posture du solliciteur à celle de sollicité que l’on reconnaît les as du Réseau. Il y a quelques années, j’ai accompagné un candidat qui cherchait un bon job. Il a parfaitement utilisé la démarche Réseau et a décroché un beau poste. Par la suite, je lui ai envoyé plusieurs de mes candidats et il n’a jamais trouvé le temps de les recevoir… Il s’est ainsi bêtement grillé auprès de moi et plus généralement dans la galaxie du Réseau. Mauvaise pioche.
Le bon réseauteur, quant à lui, est sensible à son image et sait que celle-ci passe par un investissement dans le Networking. Dans le Réseau, la règle est simple : il faut donner pour recevoir. Le sollicité doit trouver la disponibilité pour recevoir les personnes qui lui sont envoyées par d’anciennes ou de nouvelles relations. Les valeurs du Réseauting– solidarité, échange, confiance, honnêteté, engagement – s’expriment dans cette continuité d’action. Le Réseau vous a aidé, c’est à votre tour d’aider les autres.
Et le corollaire est : vous avez aidé le Réseau, ce dernier saura s’en souvenir quand vous aurez besoin de lui.
L’emploi à vie n’existe plus depuis longtemps et aujourd’hui la meilleure façon de prendre une assurance emploi, c’est de développer et d’entretenir votre réseau. Combien de temps allez-vous rester à votre nouveau poste ? Etes-vous sûr de ne plus jamais être en transition de carrière ? Non. Alors jouez le jeu. N’oubliez pas que le Réseau constitue votre nouveau golden parachute.
En définitive
Le Réseau est une affaire de professionnel. Si vous agissez en solliciteur amateur, vos résultats seront médiocres. Et c’est d’ailleurs un des rôles du sollicité d’alerter le mauvais réseauteur sur les failles dans sa démarche. C’est ce que j’appelle « la police du Réseauting », une police hautement bienveillante et âprement exigeante. Ce dernier point est fondamental. Lorsqu’un candidat ne vous paraît pas au point sur son approche Réseau, il faut le lui dire. Pour ma part, je ne donne jamais de nom à quelqu’un qui ne me semble pas prêt. Je lui conseille de retravailler son projet ou sa présentation et de me rappeler quelques semaines plus tard. En effet, les bons utilisateurs du Réseau sont les meilleurs ambassadeurs de cette technique alors que les mauvais, les profiteurs, les amateurs nuisent au bon fonctionnement de cette démarche qui doit rester magique !