Le Réseautage est une activité éminemment humaine. Il se pratique entre individus pourvus d’un cerveau de 1,5 kg et d’une sensibilité plus ou moins développée.
Tout apprenti-réseauteur devrait lire et relire « Comment se faire des amis » de Dale Carnegie qui constitue, quatre-vingt ans après sa première publication, le meilleur manuel jamais écrit sur le Networking, cet art d’établir et d’entretenir des relations humaines harmonieuses et gratifiantes.
Qu’est-ce que l’on apprend dans ce livre ? Que l’on peut interagir avec une personne de deux façons :
- Avec l’attitude, le sourire et les mots choisis pour que l’interlocuteur nous apprécie, nous écoute et accepte de nous aider, le cas échéant ;
- D’une manière rude, maladroite et inappropriée qui suscite un rejet immédiat et un refus définitif d’écoute et d’assistance à personne bientôt en danger.
Basique, me direz-vous. Ce n’est qu’une affaire de bon sens – continuerez-vous de la voix blasée et excédée du sachant qui entend une nouvelle insondable banalité.
Alors pourquoi autant de personnes se fourvoient encore en n’appliquant pas les principes édictés par notre bon vieux Carnegie ?
Une des secrets du Réseau révélé par tonton Dale consiste à caresser son interlocuteur dans le sens du poil.
Ah, j’entends déjà les critiques fuser, les quolibets affluer, les œufs pourris voler et les tweets moqueurs pleuvoir (oui, j’entends les tweets) !
Et pourtant, contre vents, pluies et marées, je vous le dis : Dale Carnegie a raison.
En effet, recevoir un compliment bien tourné fait toujours plaisir ! C’est un moyen efficace pour qu’une personne conserve un souvenir positif de nous, à condition, bien sûr, de ne pas tomber dans la basse flagornerie.
Car une appréciation positive génère une réaction émotionnelle + + chez un interlocuteur normalement câblé. Hélas, notre éducation nous a appris à nous méfier des compliments. La Fontaine avec son crétin de corbeau et son renard sournois ont fait des ravages dans nos cervelles malléables de bons élèves ! Oui, n’en déplaise au fabuliste à perruque, quelques mots flatteurs possèdent une efficacité considérable dans la constitution de son réseau, à condition de les prononcer avec sincérité.
Lorsque l’on apprécie sincèrement l’action, les réalisations ou la personnalité d’un interlocuteur, nous créons des ondes positives dans la relation en train de s’établir.
En revanche, entamer une relation avec quelqu’un par un discours critique sur ses actions ou ses convictions, constitue le plus sûr moyen de s’en faire un ennemi.
Dale Carnegie explique parfaitement cette vérité dans son ouvrage. Il raconte que, plus jeune, il voulait impressionner ses interlocuteurs et qu’il avait pris l’habitude de tacler devant tout le monde toute personne qui sortait une contre-vérité. Un de ses amis lui en fit un jour la remarque en lui disant qu’en agissant de cette façon débile, il se mettait un nombre conséquent de gens importants à dos. Au lieu de se constituer un réseau d’alliés, il se créait une nébuleuse d’irréductibles ennemis ! Benjamin Franklin et Abraham Lincoln avaient exactement le même comportement avant de se rendre compte, l’un et l’autre, que cela ne leur apportait rien de positif. Tout individu possède plusieurs facettes. En se concentrant sur les éléments positifs de son interlocuteur au lieu de l’attaquer sur ses points faibles ou ses erreurs passées, on le met dans les meilleures dispositions vis-à-vis de nous.
Il est important de bien comprendre qu’un compliment sincère n’est pas de la flatterie. Si nous ne sommes pas authentiques, notre appréciation n’est pas crédible et on peut passer pour un vil flagorneur. Alors, inutile de se forcer si le cœur n’y est pas.
Les individus aiment et veulent être appréciés pour eux-mêmes et pour leurs réalisations. Faisons-leur plaisir.
Alors, à partir d’aujourd’hui, n’oubliez pas de complimenter et de remercier les autres aussi souvent que possible.
Dans le réseautage, il faut commencer par donner pour espérer, un jour, recevoir !